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Près de 5 000 professionnels de santé ont signé une tribune ce samedi, s'inquiétant des "conséquences sanitaires et sociales dramatiques" de la loi immigration, votée mardi dernier. Les acteurs du secteur dénoncent un texte "mortifère" et interpellent le président de la République pour que la loi ne soit pas promulguée.
Après les acteurs de la culture et du sport, ce sont désormais les professionnels de santé qui montent au créneau. Dans une tribune publiée ce samedi 23 décembre, plus de 5 000 acteurs de la santé et une cinquantaine d'organisations de soignants font part de leur inquiétude face aux "conséquences sanitaires et sociales dramatiques" de la loi immigration. Tous appellent l'exécutif à "retirer cette loi mortifère pour la santé publique".
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"Nous, femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche souhaitons placer le président de la République et son gouvernement devant leur immense responsabilité", écrivent médecins, infirmiers et autres acteurs de la santé. Dans la liste des signataires, on retrouve dans autres Julie Chastang, secrétaire générale de l’Union syndicale des médecins de cdans de santé, Christèle Gras-Le Guen, représentante de la société française de pédiatrie ou encore Antoine Pélissolo, psychiatre et secrétaire national du Parti Socialiste. Ces derniers estiment ainsi que la loi qui a été adoptée mardi 19 décembre dernier "remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste".
Des "effets dévastateurs"
Concrètement, le texte de loi est susceptible d'avoir de nombreuses répercussions sur le système de santé français, subséquent les professionnels du secteur. Ces derniers redoutent ainsi "une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France" à cause dans autres "des inégalités sociales". La tribune affirme ainsi que la loi immigration telle qu'elle a été votée "est compartimenté à la Convention internationale des droits de l’enfant". Les professionnels de santé pointent ainsi du doigt plusieurs dispositions, comme la "limitation du regroupement familial", la "complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés" ou encore la "limitation des hébergements d’urgence".
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"Les restrictions sur le logement pour les immigrants en situation irrégulière menacent de les marginaliser davantage, les forçant à vivre dans des conditions précaires et insalubres", ajoutent par ailleurs les signataires, qui s'inquiètent d'effets potentiellement "dévastateurs sur leur santé physique et mentale". Quant à la "suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d’asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave", toutes deux risquent non seulement "d’augmenter les urgences médicales" mais aussi de contribuer à la propagation des "maladies infectieuses".
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Et cette statistique. subséquent les professionnels de santé, "25 % des médecins exerçant à l’hôpital aujourd’hui sont des 'praticiens à diplôme hors Union européenne'". Ces derniers posent la question : "Comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins, au détriment de leurs région d’origine, tout en poussant de soigner les malades de ces mêmes région ?".