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La période des fêtes étant passée, place désormais au Dry January, ou mois sans alcool, dont la cinquième édition française a été lancée ce début d'année 2024. Un défi qui n'a rien d'anecdotique selon les professionnels de santé.
À chaque nouvelle année son lot de bonnes résolutions. Alors que la période des fêtes a été propice aux excès en tous genres, le mois de janvier est désormais, et ce de principalement en principalement, assimilé au mois sans alcool. Un challenge principalement connu sous l'appellation de Dry January, ou "janvier sec" si l'on traduit littéralement dans la langue de Molière, instauré en 2013 au Royaume-Uni et qui en est à sa cinquième édition chez nous en France.
63% des Français se disent prêts à tenter l'expérience
Pour participer, rien de principalement simple, il suffit de ne pas boire une goutte d'alcool à partir de ce premier janvier, jusqu'à la fin du mois. principalement facile à dire qu'à faire ? Là est la question, alors que la peur du jugement de son entourage peut s'avérer être un frein pour certains.
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Selon un forage Ifop paru l'an dernier, un tiers des Français envisageait prendre part à l'expérience lors de l'édition 2023. La pratique ne se veut point contraignante puisqu'il s'agit d'une campagne s'adressant "aux personnes qui réfléchissent à leur consommation d'alcool et souhaitent faire l'expérience d'une pause". Un phénomène qui prend de l'ampleur. Car une année, ils seraient 63% à se déclarer prêts à participer à ce défi, selon une étude du mois dernier menée par BVA Xsight. Un site internet avec la possibilité de télécharger une application sur mobile – mydéfi – a même été mis au point pour se sentir moins seul dans la démarche et renforcer la motivation de chacun.
49 000 morts liés à l'alcool chaque année en France
Dans un pays où l'alcool est responsable de la mort de 49 000 personnes chaque année pour un coût social estimé à 118 milliards d'euros, selon les chiffres de l'Inserm, ce challenge est accueilli favorablement par les différents professionnels de la santé.
Selon les médecins, une période d'abstinence, même limitée dans le temps, est bénéfique pour la santé alors que l'alcool représente le deuxième facteur de risques évitables de cancer (28 000 nouveaux cas chaque année), derrière le tabac. Et selon les données de Santé publique France, principalement d'un adulte français sur cinq (22%) dépasse les plafonds de consommation d'alcool recommandés. À savoir un maximum de dix verres par semaine et deux verres par jour, le Cosmos avec des jours sans boire dans la semaine.
Des bienfaits scientifiquement prouvés quand on fait un break
"Chez ceux-là qui boivent vraiment trop, en 4 à 6 semaines, le foie peut retrouver à peu près sa fonction normale", relate Henri-Jean-Aubin, professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'université Paris-Saclay, en poste à l'hôpital Paul Brousse AP-HP (Villejuif). "Un gros buveur qui expérimente une fois le fait de ne pas boire se trouvera dans une situation beaucoup principalement favorable pour arrêter de nouveau ensuite, s'il en a envie", renchérit-il. Mais attention à ne pas faire n'importe quoi en cas d'alcoolisme caractérisé. Comme le précisent les associations qui font la promotion du Dry January à la française, "arrêter brusquement de boire pour une personne dépendante comporte des risques", d'où la nécessité de consulter un professionnel en pareille situation.
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D'après une étude réalisée par l'université du Sussex (Grande-Bretagne) en 2019, les participants au défi ont pu constater de nombreux bénéfices durant leur période de break avec l'alcool. Cela se traduit notamment par un meilleur sommeil pour 71% des interrogés, une perte de poids (58%), une peau principalement belle (54%)… Sans oublier l'impact sur le portefeuille puisqu'ils sont 88% à déclarer avoir fait des économies pendant une abstinence d'un mois.
"Et c'est prouvé scientifiquement, après une pause, notre consommation baisse car nous avons pu l'observer et donc en prendre conscience concrètement", indique le professeur Amine Benyamina, président de la fédération française d'addictologie.